Fuerteventura et Ténérife
- shanghaijess
- 6 nov. 2019
- 6 min de lecture

Ce sont deux îles sur lesquelles nous n’avons fait que passer par manque de temps. Mais pourtant chacune nous a marqué à sa façon…
1. Fuerteventura ou l’île aux ports fantômes
Plus sauvage et moins construite que les autres îles, Fuerteventura est connue pour ces grandes et belles plages de sable blanc. Mais pour nous, elle restera « l’île aux ports fantômes ». Nous avons passé un temps incroyable à tenter de contacter les différents ports situés au nord de l’île, mais sans aucun succès. Tous les numéros de téléphone ou adresse mail que nous avons pu dégotter ce sont avérés faux. Nous avons même été voir la capitainerie d’Arrecife pour avoir des contacts qui n’ont également rien donné. Si bien, que nous avons fini par nous demander si ces ports existaient vraiment… (Si c'est le cas, ils ne semblent pas intéressés par remplir leurs places, mais cela semble être le cas de tous les ports aux Canaries…)
Nous avons fini par nous rabattre sur les ports au sud de l’île qui sont des ports publics et qu’on peut réserver via un site internet (puerto canarios). Nous avons donc réservé deux nuits à Gran Tarajal et Morro Jable. Et nous avons bien fait (ou pas) car chacun de ces deux ports fut mémorable pour des raisons différentes…!

Pour Gran Tarajal, ce fut une manœuvre d’amarrage épique ! En effet, il soufflait un vent d’enfer lorsque nous sommes entrés dans le port et comme personne ne répondait à la VHF, nous nous sommes placés sur la première place venue. C’était une place sur catway, ce qui en général est assez simple. Cependant à cause du vent qui soufflait dans le port à plus de 18 nœuds, la manœuvre fut totalement ratée. D’un seul coup une dizaine de personnes sont arrivées sur le ponton pour nous aider à nous amarrer ! Et malgré ça, nous avons quand même dû nous y reprendre à trois fois… Nous devons d’ailleurs une fière chandelle à un « super allemand » qui a réussi à repousser à bout de bras les 8 tonnes de Télémaque pour l’empêcher d’aller se frotter sur le bout métallique du catway qui aurait pour sur endommagé la coque… Après avoir finalement réussi à nous amarrer tant bien que mal sur ce catway, quel ne fut pas notre étonnement de découvrir que la plupart des gens qui sont venus nous aider étaient des français !! Après plusieurs semaines passées à Lanzarote sans jamais croiser un seul compatriote, nous voilà entourés de bateaux français ! C’était très étonnant. Et c’est d’ailleurs ici que nous avons croisé Patrick et Agnès sur Arsouille, leur RM1270 avec qui nous avons sympathisé et que nous avons revus par la suite dans d’autres ports des Canaries…
Nous nous souviendrons de Morro Jable comme du port sans capitainerie. Nous avions lu les commentaires assez négatifs concernant ce port sur Navily et nous ne nous attendions pas à grand-chose, mais la réalité a dépassé de loin tout ce que nous pouvions imaginer… En effet, mojo Rable est un port en deux parties : une partie port de pêche assez animée, et une partie visiteurs, si on peut appeler deux pauvres pontons sans eau, sans sanitaire et sans électricité, des pontons visiteurs…

Nous sommes arrivés en fin de journée et nous nous sommes amarrés sur un des deux pontons visiteurs à notre guise étant donné que personne n’a répondu à la VHF. Il n’y avait quasiment que des bateaux abandonnés sur ces pontons, c’était super glauque. Comme nous sommes des gens sérieux (!), nous avons cherché la capitainerie pour remplir la paperasse comme il se doit, sauf qu’après avoir parcouru le port dans tous les sens, nous n’avons pas réussi à la trouver… Nous avons donc renoncé et nous sommes allées explorer la petite ville de Mojo Rable. Nous n’avions pas beaucoup d’espoir car l’endroit où se situe le port était assez sinistre, aussi quelle ne fut pas notre surprise de découvrir une très jolie petite ville aux maisons cubiques et colorées surplombant une magnifique plage de sable blanc ! Nous n’en revenions pas. Nous sommes allés nous promener dans les rues jusqu’au front de mer. La plage fait plusieurs kilomètres de long, l’eau est transparente, et il y a même un mouillage (qu’on regrette de ne pas avoir vu plus tôt du coup !). Une très belle promenade fleurie longe la plage.
L’endroit est très animé. Il y a beaucoup de touristes qui viennent de gros complexes hôteliers (il semble y en avoir beaucoup sur Fuerteventura), mais cela n’enlève rien au charme de l’endroit.
Nous sommes rentrés au bateau après avoir pris un verre et nous passons une nuit relativement tranquille malgré quelques pêcheurs que nous entendons rire et parler jusque tard dans la nuit. Le lendemain matin, nous nous levons alors qu’il fait encore nuit et quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un pêcheur avait jeté l’ancre au milieu du port en plein devant la sortie du ponton… ! Heureusement de fut plus de peur que de mal, nous avons réussi à sortir sans problème.



2. Ténérife

Nous avons fait escale dans le port de Las Galletas dans le sud de Ténérife pendant un peu plus d’une semaine. C’est un petit port peu confortable où il y a une houle permanente qui fait constamment tanguer les bateaux. Ce mouvement est accentué par le fait que l’amarrage se fait sur pendilles (peu recommandé quand il y a des marées) et les amarres sont mises à rude épreuve. La nuit, elles grincent énormément, et d’ailleurs les amarres de notre voisin de ponton ont carrément claqué à force d’être trop sollicitées…
Ténérife est probablement l’île la plus moche des Canaries (à mon avis), il y a des constructions un peu partout sans aucun ordre ni aucune harmonie. Le long des routes, on voit des bâtiments sans aucun charme, disséminés ça et là, tout ça parait très anarchique. Les paysages sont sombres et tristes malgré le volcan Teide qui domine au loin et pour couronner le tout, le temps est gris et couvert et il fait frais. Le soir, un vent froid se lève et il faut bien se couvrir. Pour la première fois depuis trois mois, nous avons dû ressortir nos pulls (trop dur pour nous la vie)…
Bien que Las Galletas nous apparaisse au premier abord comme une ville triste et sans charme, nous finissons au fil des jours par nous y habituer et même par l’apprécier. Juste à la sortie du port, il y a une plage de sable noir, bordée par un joli front de mer, où on peut trouver toutes sortes de restaurants de bonne qualité. On peut se laisser tenter par un petit déjeuner typiquement anglais ou bien par un repas français au restaurant le grand bleu. Nous avons particulièrement apprécié le restaurant péruvien qui se situe juste à l’entrée du port, où nous avons dégusté un ceviche à tomber. Juste derrière, il y a un excellent italien, Chez Valentino, où les cuisiniers sont italiens et les pizzas à la pâte très fine, excellentes. Sans oublier, le café affogato pour finir le repas comme un véritable italien ! Mais l’endroit que j’ai préféré est sans conteste le salon de thé anglais, Lily’s garden. Cet endroit est décoré dans le plus pur style campagne anglaise et c’est charmant ! Et ils font des pancakes à la clotted cream absolument délicieux. On y a passé plus d’un après-midi à bouquiner tout en buvant du thé … On a aussi beaucoup aimé se promener sur la Costa del Silencio et admirer ses falaises escarpées.


Nous n’avons pas beaucoup bougé de Las Galletas car nous avons fait quelques travaux sur le bateau : installation d’un feu tricolore en haut du mat, changement de nos batteries de services, réparation du dessalinisateur, changement des filières, réparation du génois, etc… Des petits travaux réalisés par des entreprises extras qui pratiquent des prix abordables. Tout s’est très bien passé et nous avons été ravis du résultat, c’est suffisamment rare pour être mentionné !
Nous avons malgré tout eu le temps de faire un peu de plongée à Los Cristianos, où nous avons nagé parmi des raies et des tortues pas du tout farouches ! Nous avons également fait un passage rapide à Santa Cruz, la capitale de l’île.
On aurait beaucoup aimé en voir plus car l’île possède de beaux sites et permet de faire de belles randonnées, mais ça sera pour une autre fois…



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