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  • Photo du rédacteurshanghaijess

Confinement et miracles de la nature



Comme je vous le racontais dans le précédent article, le confinement a été déclaré pendant que nous étions à Saint Bart, ce qui fait que nous n'avons pu y passer que deux jours… A mon grand regret car j'ai vraiment adoré l'ambiance de cette île !

Ayant peur d'être bloqués à Saint Bart, nous sommes partis en catastrophe vers la Martinique car c'est là que nous devons attendre le cargo qui ramènera Télémaque en Europe.

Nous avons cependant décidé de faire une escale en Guadeloupe, devant le petit village de Deshaies, où nous resterons finalement pendant deux semaines. Avant de reprendre notre route vers la Martinique.



1e escale : Deshaies en Guadeloupe


Ces deux semaines à Deshaies furent pleines de hauts et de bas. Comme tout le monde, nous étions pendus aux informations. Nous essayions notamment de savoir si nous avions le droit de naviguer ou pas. Information qui tombera finalement une dizaine de jours après le début du confinement.

Ce mouillage a été un choix assez judicieux car on y trouve toutes les commodités à deux pas du mouillage : supermarchés, essence, et boulangeries. Cela rend notre confinement plutôt confortable. Seul problème, nous ne pouvons pas faire notre clearance in : la boutique qui s'en occupe est fermée tout comme la gendarmerie. Nous interpelons des policiers dans la rue, mais ils ne peuvent pas nous renseigner. Nous nous sentons comme des hors la loi… 


Nous prenons nos petites habitudes : 30 minutes de natation par jour pour rester actif et se dégourdir les jambes, des petites courses une ou deux fois par semaine.

Mais au bout de deux semaines, nous commençons à trouver le temps et à nous sentir un peu seuls. Nous décidons de gagner le mouillage de Saint Pierre en Martinique, où se trouvent actuellement Arsouille et Perfect Day.


Le dernier jour alors que nous nous apprêtons à partir, nous apercevons un groupe de dauphins qui s'est avancé dans le mouillage. Nous chaussons masques et tubas et fonçons vers le groupe. Lorsque nous sommes suffisamment près, nous constatons qu'il y a environ huit dauphins, dont une mère et son petit qui la suit comme son ombre, trois jeunes qui passent leur temps à chahuter ensemble et quelques adultes qui semblent monter la garde. Ils nous surveillent du coin de l'œil, mais ne semblent pas du tout effrayés par notre présence. Ils passent parfois à un mètre de nous… C'est absolument incroyable de les voir nager et jouer autour de nous, tellement proches et si beaux ! Une expérience inoubliable… 



2e escale : Saint Pierre en Martinique


Juste après notre rencontre avec les dauphins, nous partons pour la Martinique. La navigation dans les eaux françaises est interdite sauf pour regagner son lieu de résidence. Nous longeons la côté de la Guadeloupe. Nous ne voyons quasiment pas d'autres voiliers naviguer, par contre il y a pas mal de monde dans les mouillages. Nous passons la Dominique dans la nuit et nous arrivons au mouillage de Saint Pierre au matin. Nous ne pouvons pas utiliser notre pilote automatique car un problème de charge de nos batteries survient pendant la navigation. Nous devons donc barrer pendant tout le trajet. Il s'avèrera finalement que notre problème est dû à un faux contact … 


Nous retrouvons avec plaisir nos comparses d'Arsouille et Perfect Day autour d'un "apéro - annexe" (afin de respecter les règles de distanciation sociale).

Le mouillage est magnifique avec sa vue dégagée sur la Montage Pelée. Mais bien que la petite ville soit très sympathique avec son petit marché et ses commerces bien achalandés, nous partons au bout de trois jours. En effet, les conditions météo rendent le mouillage inconfortable : une houle rentre dans le mouillage et apporte avec elle une marée de sargasses accompagnée de légions de petites méduses et des créatures très étranges translucides avec des points noirs qui ressemblent à des choses venues d'un autre monde(!). Après recherche sur internet, il semblerait que ce soit des "cténophores". Ca ressemble à des méduses, mais ça ne pique pas. Quoiqu'il en soit tout ça, nous empêche d'aller nous baigner… Nous passons aussi de très mauvaises nuits avec la houle. Et pour couronner le tout, nous devons relever l'ancre plusieurs fois pour repositionner la bateau en raison du manque de vent. 


Excédés et fatigués, nous décidons de lever l'ancre et de suivre Arsouille, parti pour le mouillage des Anses d'Arlet. Le matin de notre départ, nous croisons Tanguy sur Atsena qui était confiné à Antigua. Il vient d'arriver à Saint Pierre. Il nous raconte avoir tenté de s'arrêter en Dominique pour passer la nuit car il naviguait seul (sa femme ayant dû rentrer en France) et s'être fait chasser par les garde-côtes qui l'ont escorté pendant cinq heures jusqu'à ce qu'il quitte la côte de la Dominique… Sans commentaire. 





3e étape : Les Anses d'Arlet en Martinique


Nous voici en route pour les Anses d'Arlet, suivis à quelques miles par Tanguy, qui a décidé de nous accompagner.

Avec 4 nœuds de vent, c'est pétole et nous naviguons au moteur. En arrivant devant la baie de Fort de France, le vent monte et nous décidons de sortir les voiles. Mais d'un seul coup arrivent des rafales à 22 nœuds et le vent change subitement d'amure… C'est un de ces phénomènes liés au relief, un effet de site, qui arrive si souvent dans les Antilles. On avait eu la même chose en remontant la côte de la Dominique. Nous prenons un ris et prévenons Tanguy afin qu'il ne soit pas surpris, surtout qu'il navigue seul.


Vers le milieu de la baie, le vent se stabilise et nous naviguons plus tranquillement lorsque nous apercevons une masse imposante dans l'eau. On pense alors qu'il s'agit de deux dauphins qui nagent à côté du bateau, mais c'est impossible ils sont beaucoup trop gros ! Un de ces deux énormes "dauphins" sort alors la tête et se met à frapper l'eau, un peu comme le ferait une baleine. Nous observons l'étrange danse de ce gigantesque dauphin qui doit faire 7 ou 8 mètres de long... Il semble presque aussi grand que Télémaque qui fait 10 mètres !

Après renseignement, nous apprenons qu'il s'agirait en réalité de baleines à bec de cuvier. Elles ont un bec comme celui des dauphins mais plus court, d'où la ressemblance. On réalise alors que nous avons navigué avec des baleines… Tout simplement incroyable ! Ce confinement nous aura permis de vivre des choses extraordinaires !


Le mouillage aux Anses d'Arlet est très mignon mais moins pratique que celui de Saint Pierre : ici, pas de supermarché ni boulangerie. Il y a cependant deux petites épiceries avec des produits de premières nécessités, mais le choix est très limité…

Par contre, nous avons les mêmes soucis qu'à Saint Pierre : une houle persistante qui ramène quelques sargasses et des petites méduses du large. On dort très mal et on se baigne peu malheureusement… L'humeur n'est pas au bout fixe, j'en ai vraiment marre de ne pas pouvoir nager. J'ai appris à apprécier mes séances quotidiennes de natation et ça me manque de ne pas bouger… Surtout, j'ai envie de profiter de la mer avant de regagner le port du Marin, notre prochaine étape ...





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